Le World Economic Forum (WEF) publie son Rapport sur les risques mondiaux 2024, mettant en lumière la propagation de fausses informations comme le principal risque technologique mondial.
A l’occasion de son forum annuel, le World Economic Forum (WEF) vient de publier son nouveau Rapport sur les risques mondiaux pour 2024. Pour rappel, ce document stratégique examine les risques graves auxquels notre monde est confronté aujourd’hui mais aussi pour la prochaine décennie, dans un contexte de changements technologiques rapides, d’incertitude économique, d’une planète qui se réchauffe et de conflits.
Le Rapport sur les risques mondiaux 2024 partage les perspectives d’une enquête menée auprès de près de 1 500 experts mondiaux. Le rapport vise à aider les décideurs à équilibrer les crises immédiates et les priorités à long terme.
Le chapitre 1 du rapport met l’accent sur les risques actuels les plus graves, tandis que le chapitre 2 se penche sur les principaux risques anticipés au cours des dix prochaines années. Il examine également les moyens de traiter les aspects complexes et non linéaires des risques mondiaux pendant une période de fragmentation mondiale.
La désinformation et la propagation de fausses informations sur la deuxième marche
En 2024, le WEF relève que le risque mondial le plus grave sur le plan technologique sera la propagation de fausses informations. Environ trois milliards de personnes devraient voter dans plusieurs pays au cours des deux prochaines années.
La désinformation, largement utilisée et diffusée, pourrait, selon cette analyse 2024, compromettre la légitimité des nouveaux gouvernements élus, entraînant des troubles allant de manifestations violentes et crimes haineux à des confrontations civiles et au terrorisme. En dehors des élections, les perceptions de la réalité risquent également de se polariser, influençant le discours public sur des questions allant de la santé publique à la justice sociale.
Cependant, avec la vérité remise en question, le rapport indique aussi que le risque de propagande interne et de censure augmentera également. En réponse à la désinformation, les gouvernements pourraient être de plus en plus habilités à contrôler l’information en fonction de ce qu’ils considèrent comme “vrai”. Les libertés liées à internet, à la presse et à l’accès à des sources d’information plus larges, qui sont déjà en déclin, risquent de se transformer en une répression plus large des flux d’information dans un plus grand nombre de pays.
Danse ce nouveau classement 2024, la désinformation et la cyberinsécurité sont les 2 risques technologique dans le top-5:
Il est par ailleurs intéressant de se remémorer le classement de 2023 qui n’avait pas identifier spécifiquement le risque de désinformation. L’explosion de l’IA depuis ce dernier numéro n’y est certainement pas pour rien. Si vous y ajoutez les problèmes de modération des contenus sur les réseaux sociaux, vous trouvez certainement tous les ingrédients pour l’émergence de ce risque au sommet des risques globaux de 2024.
Une IA qui dynamise la propagation de fausses informations et de contenus manipulés
La propagation de fausses informations et de contenus manipulés augmente rapidement en raison de l’accès plus facile à une technologie avancée et d’une confiance décroissante dans l’information et les institutions. De nombreux acteurs profiteront de la montée du contenu fabriqué, intensifiant les divisions sociales, les conflits idéologiques et la répression politique.
Le contenu synthétique aura divers impacts négatifs, tels que la manipulation des individus, des préjudices pour les économies et la division des sociétés, toujours selon ce rapport 2024 du WEF. Il pourrait être utilisé à des fins telles que l’activisme climatique ou l’escalade des conflits, et pourrait entraîner de nouveaux types de crimes, comme la pornographie deepfake non consensuelle ou la manipulation des marchés boursiers. Certains gouvernements pourraient agir trop lentement pour lutter contre la désinformation, tandis que les gouvernements répressifs pourraient utiliser des réglementations plus strictes pour porter atteinte aux droits de l’homme.